Les places de marché créent leur lobby pour peser sur le débat public

Tous les secteurs ont leur lobby, c’est un signe de santé et de maturité. Ça fait longtemps que l’e-commerce a son lobby et associations professionnelles avec notamment la FEVAD. 

C’est maintenant aussi le cas pour les places de marché : Back Market, Mano Mano, eBay, Etsy et Rakuten créent l’Alliance française des places de marché et se dotent de leur propre lobby.

“L’Alliance française des places de marché entend partager son expertise sectorielle, représenter le secteur dans le débat public et faire connaître les spécificités de ce segment de l’e-commerce aux acteurs institutionnels » précise le communiqué.

L’association sera présidée par Mano Mano.

La création d’un lobby pour les places de marché montre le chemin parcouru ces dernières années, et à quel point les marketplaces sont devenues centrales dans la distribution en France.

 

Pourquoi est-ce utile ? 

Pour exister, et notamment pour peser face au législateur qui a tendance à considérer qu’Amazon est la seule place de marché en France.

Sur les places de marché, il y a Amazon, et les autres. 

C’est d’ailleurs le positionnement de Mirakl de créer des “anti-Amazon”, en multipliant les places de marché chez tous les acteurs de la distribution. 

Cela se reflète aussi dans les décisions du législateur, où on lit entre les lignes que les contraintes imposées aux places de marché sont souvent orientées vers Amazon. Les autres places de marché, plus petites et avec moins de moyens, se voient alors imposer des obligations similaires à celles imposées à Amazon. C’est le cas pour le Digital Service Act (DSA) et le Digital Market Act (DMA), même si un distinguo est fait dans les tailles des places de marché.

La création de ce lobby se veut donc de rééquilibrer le débat public, une façon de dire : “il n’y a pas qu’Amazon, il existe d’autres entreprises avec des intérêts et valeurs tout à fait différents.”

Il ne manque plus qu’un lobby pour les vendeurs de ces marketplaces, qui en ont bien besoin pour faire entendre leurs droits face à la puissance des places de marché.

 

Stéphane Jauffret

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